Extrait du registre des chroniques du Chapitre de la Cathédrale de Strasbourg sur la bénédiction des drapeaux UCPCF* en 1923
L'Union des cheminots catholiques de France - UCPCF, qui après 25 années d'existence compte 100 000 membres, avait envoyé à Strasbourg des délégués de 200 groupes pour assister à la bénédiction du drapeau du groupe Ste-Odile. Le 22 avril 1923, à 8h00 du matin, sur un autel dressé à l'entrée du chœur de la cathédrale, Mgr l'Évêque de Strasbourg dit la messe et distribua la communion à des centaines de cheminots, dont un grand nombre était arrivé le matin même par le train, après un voyage, qui, pour certains, avait duré 24 heures. M. l'archiprêtre Grandadam prononça une courte allocution, dans laquelle il fit ressortir l'importance de la sainte Eucharistie dans la vie d'un employé de chemin de fer.
À 10h45 il y eut à la cathédrale la bénédiction solennelle du drapeau. Les 150 drapeaux des autres groupes se placèrent sur les 2 côtés des marches qui conduisent au grand chœur et dans la nef principale jusqu'à la chaire. Mgr Ruch fit le sermon de circonstance en commentant la devis des cheminots catholiques de France : Fidem servavi. L'affiliation des cheminots catholiques d'Alsace à l'Union catholique du personnel des chemins de fer de France, dit Sa Grandeur en terminant, crée un nouveau lien en l'Alsace et la mère-patrie retrouvée. Monseigneur procéda ensuite à la bénédiction liturgique du drapeau, qu'entourèrent le drapeau de l'Union et le drapeau d'un groupe de chaque réseau français. Mgr l'Évêque était assisté de Mgr Schickelé, doyen du chapitre, de Mgr Reymann, originaire de Reichshoffen, le fondateur et directeur général de l'Union des cheminots catholique de France, de MM. Les chanoines Grandadam, Schmitt et Douvier, de M. Clad, directeur des cheminots catholiques d'Alsace et de M. Schneider, curé de Reichshoffen. Les fonctions de parrain et de marraine furent remplis par M. le député, comte de Leusse, maire de Reichshoffen et Melle Renée David, de Paris, la généreuse donatrice du drapeau. Au moment de la bénédiction, les tambours et clairons du Cercle St-Joseph, dont M. Clad est aussi le directeur, sonnèrent au drapeau et les 150 drapeaux des groupes représentés s'inclinèrent. Mgr le vicaire général Kretz dit ensuite la messe sur l'autel dressé à l'entrée du chœur. Les chants, exécutés par le chœur de la cathédrale et les élèves du grand séminaire sous la direction de M. le chanoine Victori firent une vive impression sur tous les assistants. Tous les cheminots chantèrent le Credo et, à la fin de la messe, le cantique des cheminots " Cœur de Jésus, nous avons conservé la foi ". À l'issue de la cérémonie Mgr l'Évêque donna la bénédiction pontificale.
À 16h30 le cortège qui venait de passer par les rues principales de la ville, arriva à la cathédrale pour la grande cérémonie religieuse de clôture. Les 150 drapeaux rangés comme le matin, mais éclairés maintenant par mille lumières électriques, produisaient un effet magique. On commença par les " petites vêpres " : Dixit Dominus et le Magnificat, en chant grégorien, pendant que les cheminots alternaient avec le chœur de la cathédrale. Mgr Reymann monta ensuite en chaire. Il parla de l'immense joie qu'il éprouvait, de son émotion partagée par tous les cheminots catholiques de France de retrouver enfin leurs frères d'Alsace et de les accueillir dans l'Union qui les attend depuis plus d'un quart de siècle que l'Union est fondée. Maintenant que la grande famille est au complet, et c'est par milliers que les cheminots catholiques d'Alsace viendront bientôt en grossir les rangs. Une importante procession, à laquelle prirent part tous les drapeaux, les élèves du grand séminaire et un nombreux clergé se déroula au chant des litanies de la Ste Vierge, alternant avec les strophes de l'Ave Maria de Lourdes. La cérémonie se termina par un salut solennel présidé par Mgr Ruch, et par le cantique des cheminots " Cœur de Jésus, nous avons conservé la foi ". Pendant le salut, avant le chant du Tantum Ergo, un trésorier principal de la compagnie de l'Est s'était avancé entre la haie de drapeaux et, agenouillé sur un prie-Dieu avait prononcé la consécration de tous les cheminots de France au Sacré-Coeur de Jésus.
L'Union Catholique des Cheminots " Strasbourg " a été créée en 1923.
*L'Union Catholique du Personnel des Chemins de Fer – UCPCF est devenue l'Union Catholique des Cheminots Français - UCCF en 1960.
Vous trouverez ici la présentation de l'UCC Strasbourg.
© Recherche effectuée en 2019 par notre aumônier national le chanoine Rodolphe Vigneron.