Pèlerinage UCCF Rome 1972

DISCOURS DU PAPE PAUL VI 
AU PÈLERINAGE DE L’UNION CATHOLIQUE 
DES CHEMINOTS FRANÇAIS

Jeudi 7 septembre 1972

 

Chers fils et chères filles,

Nous sommes heureux de rencontrer aujourd’hui de façon particulière le beau pèlerinage de l’Union catholique des Cheminots français. Nous saluons Monseigneur l’Evêque auxiliaire de Rennes, votre Président, votre Aumônier national et les nombreux prêtres qui sont au service de la grande famille des cheminots. A chacun de vous, Nous aimerions dire une parole venue du cœur, si notre charge pastorale ne Nous imposait des impératifs horaires que vous expérimentez vous-mêmes si souvent, dans votre exigeante profession. Du moins, Nous nous tournons avec une particulière affection vers le groupe des malades que l’Hospitalité de Notre-Dame de la Voie, et vous tous, entourez de constantes et délicates prévenances.

Chers fils et chères filles, vous appartenez à un corps qui continue de jouer un rôle très important dans la vie moderne. Quelle que soit votre place dans la société des chemins de fer, vous y êtes au service de l’homme et de la communauté. Votre valeur et votre honneur seront toujours d’accomplir ce double service avec conscience, compétence et humanité.

Fidem servavi: J’ai conservé la foi! Il Nous semble que cette devise, qui est celle de votre Union depuis sa fondation, voici bientôt 75 ans, indique le sens profond de votre pèlerinage au centre de l’Eglise. Oui, vous êtes ici pour professer et revigorer votre foi! Il n’est pas question, certes, de fuir ou de rejeter le monde d’aujourd’hui! Mais, pour l’aimer et le servir en vérité, il faut être fort dans la Foi! Sans une foi vive, approfondie en des temps de retraite silencieuse et priante, Dieu devient lointain, le Christ demeure dans le passé, l’Eglise n’est plus qu’une organisation humaine. On court alors le risque de voir dans l’autorité une domination, dans la mission apostolique une propagande, dans le culte une simple évocation, dans la morale chrétienne une source de contraintes. Au contraire, pour une foi réelle, toujours en éveil, le Christ ressuscité est là, l’Evangile devient puissance de vie, l’Eglise met en communion avec Dieu. Par elle, la mission est l’œuvre de l’Esprit Saint, la liturgie est présence active du Seigneur, les moindres actions humaines sont chargées de grâce divine.

Il Nous est réconfortant de savoir que votre Union demeure très soucieuse de formation profonde, de telle sorte que les engagements de ses membres soient réalistes et vraiment chrétiens. Nous savons que votre journal «Aiguillages» contribue beaucoup à développer l’esprit de famille qui caractérise votre Union, et ne cesse de vous appeler à déposer le ferment évangélique dans le milieu très spécialisé qui est le vôtre. Vous saurez, Nous en sommes certain, accomplir généreusement cet apostolat.

Au terme de cet entretien paternel, Nous vous donnons de grand cœur, à vous tous ici présents, ainsi qu’à vos familles, à vos amis, aux divers milieux que vous représentez, notre affectueuse Bénédiction Apostolique.

                                          

 


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Pèlerinage UCCF Rome 1964

DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AUX MEMBRES DE L'UNION CATHOLIQUE
DES CHEMINOTS FRANÇAIS

Mardi 8 septembre 1964 à Castel Gandolfo

    

Chers pèlerins de France, soyez les bienvenus! Et vous d’abord, tout spécialement, chers Fils, Membres de l’Union Catholique des cheminots français, qui constituez le groupe le plus important de cette audience.

Vous n'êtes pas des inconnus, encore moins des étrangers, dans la maison du Pape. C’est un de Nos prédécesseurs, en effet, Saint Pie X, qui, au début de. ce siècle, bénissait et encourageait les premiers pas de votre «Union». Et plusieurs d’entre vous ont sans doute encore présentes à l’esprit les audiences qu’un autre de Nos prédécesseurs, Pie XII, accordait à deux grands pèlerinages de cheminots français, en 1948 et 1957.

Nous sommes heureux de vous accueillir à Notre tour et de vous dire toute l’estime que Nous nourrissons pour votre belle profession et pour l’ensemble des qualités qui la distinguent: conscience professionnelle, esprit d’équipe, endurance, exactitude, souci du bien commun, du service des autres: qualités qui sont exigées de plus en plus - aussi bien chez les dirigeants et ingénieurs que chez les plus modestes exécutants - par le perfectionnement technique accru des machines et des réseaux ferroviaires.

Les progrès de la technique moderne en ce domaine provoquent à juste titre, vous le savez comme Nous, l’admiration des usagers, et il Nous semble que vous pouvez trouver là un juste motif de fierté et un précieux stimulant dans vos laborieuses activités.

Si cela peut être pour vous un encouragement supplémentaire, Nous vous dirons même que vous pouvez Nous compter au nombre de ceux qui apprécient grandement ces belles réalisations. Nous avons eu sur Notre bureau, ces jours derniers, la maquette d’une locomotive qui Nous était offerte en hommage par les représentants en Italie de la Société Nationale des Chemins de Fer Français. Nous avons pris plaisir à observer le détail de ses divers mécanismes et en avons longuement admiré l’ingénieux agencement. Cette maîtrise croissante de la matière inerte n’est-elle pas, en même temps que l’honneur de l’homme, un magnifique hommage à la gloire du Créateur?

Mais plus encore que vos réalisations matérielles, avec tous les talents et capacités qu’elles supposent, ce qui Nous invite à vous dire Notre satisfaction et Nos éloges, c’est l’esprit chrétien et apostolique qui est traditionnel dans votre Union et que votre belle devise veut résumer d’un mot: servare Fidem.

Conserver la foi: c’est bien ce que vous avez fait, à la suite de vos devanciers, et la vitalité de votre Mouvement le prouve de mille manières. Nous dirons même que vous avez fait davantage: car le nombre élevé des membres de l’Union, l’action exercée par leurs «campagnes d’année» et par leur journal «Aiguillages», l’organisation même de ces pèlerinages à Rome: tout cela montre bien que vous n’avez pas seulement conservé la foi, mais que vous avez su et voulu la cultiver, l’approfondir, la répandre autour de vous. Et Nous ne Nous étonnons pas que Notre prédécesseur Pie XII ait voulu emprunter, pour vous en féliciter, les paroles de Saint Paul aux Thessaloniciens: «Partout votre foi en Dieu s’est fait si bien connaître que Nous n’avons plus à en faire l’éloge» (1 Thess. 1, 8).

Cette foi, vous êtes venus à nouveau la retremper au cœur de l’Eglise, à Rome, dans les Basiliques, aux tombeaux des Apôtres, auprès du Pape. Que ce pèlerinage, chers Fils, soit pour vous un gage de fidélité accrue à l’Eglise, et une nouvelle assurance d’abondantes grâces de lumière et de force. C’est le souhait et la prière que Nous formons de tout cœur à votre intention avant de vous donner, dans quelques instants, Notre Bénédiction.

Nous voulons saluer également les autres chers fils de France présents à cette audience, notamment le groupe important des pèlerins d’Arras.

Vous aussi, chers Fils, sur le point de repartir pour aller retrouver vos foyers et vos occupations habituelles, vous avez voulu recevoir la bénédiction du Père Commun.

Nous vous la donnons d’autant plus volontiers que votre famille diocésaine a été tout particulièrement présente à Notre pensée et à Notre prière ces derniers temps, à la suite du tragique accident qui est venu l’endeuiller.

Nous avons élevé vers Dieu Nos suffrages pour les innocentes victimes, et de grand cœur Nous vous chargeons de redire là-bas à ceux qui sont dans l’épreuve toute la part que Nous prenons paternellement à leur peine.

La bénédiction que Nous allons vous donner veut donc étre d’abord un réconfort pour les affligés et le gage d’un renouvellement dans la foi et l’espérance chrétienne dont Nous les savons animés.

Qu’elle soit aussi pour tous un stimulant et un encouragement à entrer pleinement dans l’esprit de l’Eglise en cette période de son histoire si suggestive et si riche de promesses. Votre séjour à Rome - vous l’avez remarqué - est venu s’insérer entre la publication de Notre première Encyclique «Ecclesiam Suam» et la toute proche réouverture du Second Concile du Vatican. N’est-ce pas une invitation providentielle à faire grandir dans vos âmes ce «sens de l’Eglise» qui est, en tout temps, un des fruits les plus précieux d’un pèlerinage à Rome ? Vous entrerez donc avec générosité dans ce grand courant de purification et de renouveau qui anime l’Eglise aujourd’hui.

Avec générosité aussi, Nous en sommes sûr, vous accueillerez Notre récente invitation à la prière et à la pénitence, afin d’attirer en abondance les lumières d’en Haut sur les délibérations de la prochaine session conciliaire.

Dans cette confiance, et en gage des grâces que Nous appelons sur tous et chacun de ceux qui sont présents à cette audience - cheminots et pèlerins d’Arras, sans oublier le petit groupe des paroissiens de l’église Notre-Dame du Parc de Royan - Nous vous accordons de grand cœur, chers Fils et Filles, ainsi qu’à vos familles et à tous ceux qui vous sont chers, Notre paternelle Bénédiction Apostolique.

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Pèlerinage UCCF Rome 1957

DISCOURS DU PAPE PIE XII 
AUX CHEMINOTS CATHOLIQUES DE FRANCE
*

 Mardi 17 septembre 1957

 

Nous saluons avec beaucoup d'affection plusieurs centaines des Cheminots Catholiques de France, accompagnés de membres de leurs familles.

L'Union Catholique du Personnel des Chemins de Fer Français ne Nous est pas inconnue, car Nous avons eu déjà l'occasion de recevoir ses membres et de leur dire Notre estime pour la ferveur de leur vie spirituelle et de leur apostolat (Discorsi e Radiomessaggi vol. X p. 55-65 - 12 avril 1948).

Vous êtes venus encore une fois, chers fils et chères filles, prier aux tombeaux des Apôtres et vénérer de façon particulièrsaint Pie X, qui vit naître votre Union, la sanctionna de sa haute autorité et la bénit. Nous vous félicitons de ce geste de foi, si conforme à la belle devise qui vous rassemble : « Fidem servavi » « J'ai gardé la foi » (2 Tm 4, 7). Oui, chers fils et chères filles, gardez-la, fortifiez-la, montrez-la fièrement, cette foi chrétienne, précieux héritage de vos ancêtres ; qu'elle demeure toujours pour vous le grand trésor à transmettre intact à vos enfants. Par cette foi de votre baptême et de votre première communion, vous appartenez à l'immense famille catholique, qui honore Dieu à travers les, siècles, depuis les grands témoins des premières persécutions, saint Pierre et saint Paul, saint Laurent et sainte Agnès, qui ont versé leur sang ici à Rome, jusqu'aux fidèles inconnus, qui souffrent aujourd'hui dans les prisons et les camps de travail, parce qu'ils ne veulent pas renier leur attachement à l'Eglise de Jésus-Christ et à son Chef visible.

Cette foi, qui demande à chacun des sacrifices, qu'il faut éclairer, fortifier et défendre contre les tentations du dedans et du dehors, elle est avant tout une source de lumière et de force. Le chrétien sait de Dieu lui-même d'où il vient et où il va, il a pour chef et pour modèle le Fils de Dieu fait homme, mort et ressuscité pour lui ; il sait le sens de la souffrance et le prix de la véritable liberté. Il s'efforce, à l'exemple de Jésus, de servir ses frères les hommes dans son travail et dans sa prière quotidienne. Il trouve dans cette pensée la paix de la conscience et la joie du cœur.

Soyez donc reconnaissants, à Dieu d'abord, qui vous l'a donnée et à tous ceux qui vous aident à garder vivante la flamme de votre christianisme et à la faire rayonner. Nous attendons de votre générosité que vous soyez partout des chrétiens exemplaires, au foyer et dans le quartier, à la paroisse et dans votre Union, au lieu de votre activité professionnelle et dans la vie civique.

L'important service public, assuré avec tant d'exactitude par votre corporation, vous aide à comprendre la responsabilité sociale du chrétien. De même que vous êtes fiers des succès et de la réputation de la Société Nationale des Chemins de Fer Français, à laquelle vous appartenez, vous devez être fiers aussi des gloires et, des conquêtes de votre Mère la Sainte Eglise, toujours féconde en saints, en apôtres, en missionnaires, toujours charitable envers les pauvres, les malades, les affligés, toujours constante et ferme dans son enseignement, une à travers les siècles et les continents. Vous devez sentir également à son égard votre responsabilité, tout comme vous sentez envers votre corporation l'obligation de vous montrer dignes de ses traditions. Il existe entre les chrétiens du monde entier une solidarité bien supérieure à tous les liens de la terre, car elle est fondée sur la communauté de la vie surnaturelle. Chacun porte et nourrit les autres comme les membres d'un même corps. Il prend sa part des fardeaux, il a souci du bien commun, il se sacrifie au besoin pour les autres. Sa foi ne reste jamais inerte, mais s'épanouit constamment dans la charité. Ainsi ferez-vous dans l'exercice de votre vie professionnelle et chrétienne. Il n'y a en effet aucune cloison entre les activités du chrétien : c'est la même foi et le même amour de Dieu, qui lui font remplir ses devoirs sociaux de travailleur et ses devoirs religieux de croyant. L'uniforme de service ou le costume d'atelier n'en font pas un homme différent du fidèle, qui se rend à l'église en vêtements de ville, ou qui prie à genoux avec ses enfants à la maison. Partout il honore Dieu, partout il porte au cœur la pensée de ses frères les hommes. Il ne prie pas pour lui seul, il ne travaille pas pour lui seul, car l'égoïsme est aux antipodes du christianisme. Conscient d'être toujours de service, le chrétien, même dans ses loisirs, a toujours le souci de l'action apostolique. Aussi est-il prêt en toute occasion à parler et à agir en chrétien, à manifester ses convictions religieuses, aussi bien que sa conscience professionnelle, pour que se réalise davantage, en lui et par lui, la demande qu'il formule chaque jour dans le Pater : « Que votre Règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».

Travaillez donc de grand cœur, chers fils et chères filles, à être indissolublement d'excellents cheminots et d'excellents chrétiens. C'est ainsi que vous ferez rayonner votre foi et que vous servirez le Christ et son Eglise. Nous savons que vous avez une dévotion ancienne et particulière au Sacré-Cœur de Jésus, et c'est pour Nous un grand motif d'espérance, car il a promis d'assister et de bénir les fidèles, qui auraient recours à sa protection dans leurs entreprises et dans leurs prières. Aussi voulons-Nous lui confier vos intérêts, lui recommander la prospérité de votre Union et la fécondité de son action apostolique. Qu'il garde vos foyers, qu'il vous aide dans votre tâche d'éducateurs, dans vos fonctions professionnelles ou charitables, qu'il répande ses grâces abondamment sur vous-mêmes, sur tous ceux qui n'ont pu venir, et sur ceux enfin que vous désirez présenter en ce moment à Notre paternelle Bénédiction apostolique.


* Discours et messages-radio de S. S. Pie XII, XIX, 
 Dix-neuvième année de Pontificat, 2 mars 1957 - 1er mars 1958, pp. 409-411
 Typographie Polyglotte Vaticane

 

 


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Pèlerinage UCCF Rome 1948

DISCOURS DU PAPE PIE XII 
AUX CHEMINOTS CATHOLIQUES FRANÇAIS*

Lundi 12 avril 1948

 

Nous pourrions, très chers fils et très chères filles, vous accueillir par les paroles que l'Apôtre saint Paul adressait à ses disciples de Thessalonique, fidèles et chers entre tous : « Partout votre foi en Dieu s'est fait si bien connaître que Nous n'avons plus à en faire l'éloge » (cf. 1 Th 1, 8). Fiers de votre devise : Fidem servavi, vous la proclamez cette foi non seulement dans les villes de France, où vos quatre cents groupes ont leur siège, mais à travers tout le pays, que vous sillonnez sans cesse dans toutes les directions. Il ne vous suffit pas de la manifester publiquement dans les réunions, les assemblées, les congrès, où flottent vos drapeaux, ce qui est déjà une grande chose et un grand exemple, vous la manifestez surtout par votre conduite personnelle et par votre attitude.

Quelle puissance d'apostolat ! Vingt mille cheminots catholiques vaillants et sans respect humain, nourris de l'Évangile, parlant et agissant avec une légitime et louable ambition de gagner leurs frères au Christ ! Mais quelle puissance plus grande encore — toute cachée qu'elle est — que celle de votre vie surnaturelle, échauffée par votre dévotion au Sacré Cœur de Jésus, alimentée par la sainte Eucharistie que, chaque jour, un certain nombre d'entre vos associés reçoivent à l'intention de l'Église et de son chef visible, de la France et de tous les membres de votre profession ! Aussi est-ce de grand cœur que Nous bénissons ces drapeaux et ces cocardes, par lesquels vous affichez bien haut et votre foi et votre zèle.

Placée par Notre vénéré Prédécesseur Pie X sous le patronage de Notre Dame de la Voie, votre Union catholique du personnel des chemins de fer français, depuis cinquante ans, a parcouru une sainte et victorieuse carrière et Nous avons la confiance solidement fondée que, d'année en année, elle continuera de marcher d'un pas toujours plus ferme et plus rapide, poursuivant sans se lasser ses glorieuses conquêtes. À votre céleste protectrice Nous confions votre vie spirituelle au milieu des luttes, votre vie corporelle au milieu des dangers, et Nous lui disons pour vous la belle prière des voyageurs, que vous chantez dans l'Ave, Maris Stella : « Vitam praesta puram, iter para tutum, ut videntes Jesum, semper collaetemur ! » : Rendez notre vie pure, assurez notre route, pour que, voyant Jésus, nous goûtions à jamais la joie ! Et en gage de ses faveurs maternelles, Nous vous donnons bien volontiers à vous, à tous les compagnons de travail que vous voulez lui conduire, à votre Union, à tous ses dirigeants, à tous ses membres, à vos familles, à tous ceux qui vous sont chers, Notre Bénédiction apostolique.


* Discours et messages-radio de S.S. Pie XII, X, 
Dixième année de pontificat, 2 mars 1948- 1er mars 1949, pp. 17-22
Typographie Polyglotte Vaticane.

 

 


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